CHSLD : Un sondage démontre des chiffres alarmants
"Ce sondage démontre des chiffres pour le moins alarmants."

À la demande de la Fédération des soins et services sociaux (FSSS-CSN), un sondage a été effectué partout au Québec entre le 15 février et le 5 mai 2019 auprès de 8511 préposés aux bénéficiaires (PAB) du réseau de santé publique sur leurs conditions de travail.

Cela représente 20% des employés du secteur public. 54% d'entre eux travaillent dans les CHSLD. 

Voici ce que démontre ce sondage obtenu en exclusivité par Le Journal: 

· 16% des PAB réussissent à donner un bain par semaine aux usages;

· 29% ont été menacés de subis des sanctions disciplinaires s'ils refusaient de faire du temps supplémentaire obligatoire

· 7% ont le temps d'accomplir toutes leurs tâches dans le temps qui leur est alloué

· 30% des PAB pleurent avant ou après leur quart de travail

· 97% disent avoir été exposés à une forme de violence

· 74% des PAB disent avoir un niveau élevé de détresse psychologique

· 95% d'entre eux disent que leurs tâches se sont alourdies en raison du manque de personnel et de la clientèle plus lourde depuis la réforme Barrette

· 94% des PAB disent être constamment pressés par le temps et ne réussissent pas à accomplir toutes leurs tâches

· 50% songent à quitter leur emploi

Ce sondage démontre des chiffres pour le moins alarmants. Avec la population vieillissante, la clientèle dans les CHSLD ne cesse d'augmenter. Selon la FSSS, la situation est critique pour les PAB qui gagnent autour de 21$ de l'heure dans le réseau public. 

« J’ose espérer [...] qu’il y aura de l’action. Le monde ne touchera pas encore 10 ans avec ces conditions-là », déclare Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

« Il me reste 17 ans à faire, je ne sais pas si je vais pouvoir, avoue-t-elle. Mme Blais [ministre responsable des Aînés] a dit qu’elle voulait gratifier notre emploi.

J’espère que ça va se réaliser, c’est ce qui nous tient debout. » dit une mère monoparentale de 38 ans, Mme Hardy, qui a déjà songé quitter son emploi et changer de domaine.

Voici quelques commentaires de préposés aux bénéficiaires qui ont participé au sondage:

« Nous sommes à bout de souffle... et plusieurs pensent à quitter le bateau. Le domaine de la santé était attrayant, plus maintenant. »

« L’humanisme a vraiment pris l’bord pour la plupart des employés, et ce, dû à la surcharge et au manque d’employés...Dommage qu’une société dite “civilisée” soit rendue là. »

« Le deuxième bain par semaine. Irréaliste. Manque de personnel. »

« Mais, ce n’est pas un soin de bain, c’est un car wash. Pour arriver à donner sept bains par jour, on doit se dépêcher, le résident ne peut relaxer dans l’eau. »

« Au bain, il faut sortir le plus vite possible pour le prochain bain, donc on ne sèche plus les cheveux et la coupe des ongles fait maintenant partie d’une activité l’après-midi. »

« C’est très long et dur d’avoir des culottes plus absorbantes pour les résidents en ayant besoin. Souvent on nous reproche d’en utiliser. »

« Nous avons des quotas à suivre. »

« Parfois, nous devons utiliser une taille plus petite, car les plus grandes tailles sont restreintes en raison de leur prix... Donc certains résidents ne sont pas confortables... Aussi, les protections de nuit sont sous clé, car celles-ci sont également trop chères. »

« Les culottes plus absorbantes sont comptées et serrées dans un endroit fermé. »

Il est complètement aberrant de constater les conditions dans lesquelles travaillent les PAB et surtout celles dans lesquelles vivent les patients.

Des soins donnés en vitesse, des bains transformés en " car wash " juste une fois par semaine, les protections comptées et parfois plus petites parce qu'elles sont moins chères, voulez-vous qu'un membre de votre famille ou vous-même dans de telles conditions si leur ou votre état nécessite d'être dans un centre hospitalier de soins de longue durée?

Source : tvanouvelles

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