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CHSLD : La réalité de ceux qui y vivent et de ceux qui y travaillent
CHSLD : La réalité de ceux qui y vivent et de ceux qui y travaillent




CHSLD : La réalité de ceux qui y vivent et de ceux qui y travaillent
"Voyez ce que vivent réellement les résidents en CHSLD...Tout est dit !"

Repas immangeables, usagers à qui on passe le bain hebdomadaire, quotas de couches d'incontinence, ce sont les réalités qui sont dénoncées dans les médias. Le personnel est à bout de souffle et malgré un budget annuel de 2 milliards de dollars, depuis des années ces résidences de fin de vie pour personnes âgées et personnes en grande perte d'autonomie se font écorcher sans cesse. 

Qu'en est-il de la réalité?

Grâce à 20 témoignages de résidents recueillis par le Journal de Montréal, voici ce que vivent les résidents en centre d'hébergement en soins de longue durée.





Tous les jours, ils doivent subir les conséquences du manque de ressources et de personnel. On coupe sur les soins de base à un tel point que plusieurs résidents disent souffrir d'un manque de dignité et de considération. 

«Ici, c’est l’unité 99. C’est une prison, sauf qu’on n’est pas coupables», affirme Daniel Pilote, résident du CHSLD Champagnat, à Saint-Jean-sur-Richelieu.Selon plusieurs usagers, le principal problème est le manque d'effectif :

«Il faudrait qu’ils réalisent que ça n’a plus de sens. La culotte a beau être absorbante, un moment donné il faut qu’elle soit changée», affirme Gabriel Lague, 26 ans, atteint de la dystrophie musculaire de Duchenne, il vit dans un CHSLD en Montérégie.

«La plupart des employés font leur possible. Malheureusement, c’est comme à l’usine. C’est nous autres qui payons le prix. Il ne faut pas l’oublier, dit Mme Pilote. »

« Il y a beaucoup de défaitisme. Les gens pensent que ça ne donne rien de se plaindre, a ajouté Jean Noiseux, qui vit au CHSLD Saint-Charles-Borromée, à Montréal. On est écoutés, mais ça ne change rien. »

Et les employés dans tout ça?

Horaires surchargés, manque de temps, ils sont dévoués mais vivent une grande désillusion. 

«On fait tout notre possible pour que nos résidents soient bien traités, mais on n’est pas des robots et une grande partie du personnel est écœurée», a affirmé une préposée aux bénéficiaires de Mascouche qui gagne seulement onze dollars l’heure.

Un appel aux témoignages a été lancé dans les derniers mois par le Journal pour illustrer leur réalité. Ils ont répondu mais on demandé l'anonymat par peur de représailles de la part de leur employeur. Voici ce qu'ils avaient à dire :

«Quand je finis, je suis épuisée. Et ils en rajoutent tout le temps.»

«L’été dernier, nous avons fonctionné en dessous de l’effectif. Il a fallu combler, donc surcharge de travail, personnel en arrêt de travail, et burn-out.»

«Journées trop chargées, pas assez de préposés, patrons trop exigeants.»

«C’est évident que le nombre de préposés (PAB) n’est pas suffisant pour les tâches à accomplir. Je n’ai jamais trouvé normal que nous soyons deux pour 35 résidents et qu’on doive donner 16 douches par jour.» 

«C’est vrai qu’on les amène dans le salon et qu’on les plante devant la télé. On ne peut pas rester là avec eux. Il y a toujours quelque chose d’autre à faire.»

«Aujourd’hui, on n’a plus le temps de s’amuser avec eux. Quelqu’un qui pleure, tu ne peux pas prendre 10 minutes pour le consoler. C’est malade.»

«Si les infirmières passent 10 % de leur temps avec les patients, c’est beau. Elles sont toujours dans le bureau à remplir de la paperasse. Ce n’est pas de leur faute, mais elles n’ont pas le temps.»

«Quand j’ai commencé, c’était une question de donner des soins à des êtres humains. Quand je regarde ça aujourd’hui, c’était plus un milieu de vie dans ce temps-là.»

«On est toujours à la recherche de temps. Dès que t’as un imprévu, t’es en retard dans tout.»



Qu'en pensez-vous ?



Source : Journal de Montréal



Photo à la une : Facebook/Daniel Pilote - Résident CHSLD




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